Les interventions de la FSU lors du CAEN du 18/02/2015

Lors de ses vœux, François Hollande a parlé d’un plan ambitieux, exigeant, un acte de confiance dans l’École, les professeurs, les personnels, d’une mise en œuvre rapide et d’assises de l’École avant la fin de l’année scolaire. Ce plan, nous citons encore, visera à renforcer la transmission des valeurs républicaines aux élèves, notamment le respect des droits, l’égale considération des personnes, la solidarité, le sens de l’intérêt général, la citoyenneté. Le principe de laïcité doit être concret a-t-il ajouté. Nous ne pouvons qu’approuver sur le fond et sur les calendriers. Mais nous attendons bien plus qu’un plan exceptionnel de formation des enseignants et des personnels à la laïcité, la citoyenneté, et au fait religieux, un plan qui pourrait se limiter à la formation initiale. Nous attendons beaucoup plus qu’une « réserve citoyenne d’appui », composée de chefs d’entreprise, d’avocats, de professions diverses » comme on l’a entendu, une réserve que les recteurs auraient sous leur autorité.
Les emplois (+ de 2500) créés dans ce plan sont supérieurs, par exemple, à ceux créés dans le premier degré pour la prochaine année scolaire. Ils sont aussi évidemment supérieurs à ceux qui vont être consacrés au niveau dispositif de l’Éducation Prioritaire.
Dès maintenant et a minima, nous demandons que la priorité à l’Éducation se concrétise par des dotations spécifiques pour l’Éducation Prioritaire, venant donc s’ajouter aux dotations globales décidées en CTM en décembre. Sans cela le discours présidentiel qui a salué la mobilisation exemplaire des personnels de l’Éducation, restera vide de sens et d’efficacité.
Or, en l’état actuel des choses, la préparation de la rentrée dans notre académie se déroule sur fond de politiques d’austérité réaffirmées qui nourrissent les inégalités et la désespérance. La FSU a toujours soutenu le rôle de l’École dans la formation citoyenne, la transmission des valeurs, la responsabilité de donner une culture commune émancipatrice qui devrait être enseignée bien au-delà de la scolarité obligatoire à 16 ans. L’École publique avec ses enseignants et l’ensemble des personnels constitue un rempart incontournable contre la relégation des plus fragiles et la montée de tous les obscurantismes. Plus que jamais notre pays a besoin de son École et doit lui donner les moyens de lutter efficacement contre l’échec scolaire qui touche en premier lieu les enfants issus des milieux populaires. Ce devrait être une véritable priorité.
Faute de quoi les logiques ultra sécuritaires et le tout répressif, dont nous voyons poindre les prémices, y compris dans notre secteur, risquent de prendre le pas sur l’éducatif et la formation du futur citoyen.
A l’heure actuelle les emplois dégagés pour l’Éducation Nationale, comme pour l’Enseignement Agricole, le sont uniquement par redéploiement d’une partie des 11 879 suppressions dans les ministères non prioritaires. Globalement le nombre de fonctionnaires d’État va diminuer, et l’on peut craindre qu’il en soit bientôt de même dans la fonction publique territoriale, dans laquelle on compte des agents qui travaillent dans les collèges et dans les lycées. Les moyens récupérés ainsi au détriment d’autres Services Publics qu’il faudrait au contraire renforcer dans le contexte actuel, ne seront pas suffisants pour espérer amorcer enfin l’amélioration des conditions d’études des jeunes et des conditions de travail des personnels
La dotation académique est insuffisante dans le premier (+41 emplois) comme dans le second degré (+122 emplois), pour alléger les classes, voire même pour seulement éponger la poursuite de la progression des effectifs, ce qui va probablement entraîner une nouvelle dégradation de l’offre. En dehors des établissements labellisés REP+, la nécessité de baisser partout les effectifs par classe n’est visiblement pas d’actualité pour le gouvernement, alors que c’est la première revendication des enseignants. Pour les autres catégories de personnels, c’est zéro poste de personnels administratifs, deux créations de postes d’infirmières et d’assistantes sociales. Et toujours aucune création de postes de COPsy alors que de nouvelles charges de travail se profilent (décret sur le retour en formation et mise en place du SPRO). Nous attirons aussi l’attention du CAEN sur la pénurie voire l’absence de médecins scolaires dans certains départements.
Pour la FSU, le renforcement de la reconnaissance de l’ensemble des personnels passe dès maintenant par une revalorisation salariale, le dégel du point d’indice, le rattrapage des pertes subies depuis plus de dix ans, une égalité de traitement à statut identique, et la création massive de postes dans toutes les catégories.

 

- L’intervention de la FSU sur les orientations concernant la carte des formations professionnelles

 

- L’intervention de la FSU sur les CIO et leurs personnels et sur le SPRO