Dans ses expressions publiques, l’extrême droite semble attachée au principe du statut des fonctionnaires : Ne nous leurrons pas, ce n’est certainement pas pour l’équilibre des droits et des obligations affirmé par la loi de 1983, mais bien pour en faire l’instrument de la contrainte.

Après la folle semaine où le RN s’est dangereusement institutionnalisé à l’Assemblée nationale, il faut garder à l’esprit ce que pourrait être une fonction publique sous le joug de l’extrême-droite.
Marine Le Pen a ainsi annoncé vouloir inscrire une contrainte absolue du fonctionnaire dans la loi : il s’agirait de s’assurer que les fonctionnaires soient “les fidèles exécutants des programmes politiques”“des fonctionnaires dévoués” au service d’un “État patriote”. Selon elle, pour assurer l’action de l’État, “il faut d’abord rétablir le principe d’autorité”. De son côté, Nicolas Bay n’est pas en reste en affirmant “que toute opposition d’un fonctionnaire contrevient, par nature, aux principes de la Fonction publique”.
Le RN entretient ainsi la confusion lancinante entre autorité et autoritarisme, souhaite, sans le dire explicitement, le retour aux principes du statut de 1941 institué par le régime de Vichy qui proclamait l’obéissance du fonctionnaire comme une vertu. L’urgence d’une reconstruction nationale nécessiterait alors la réintroduction de “manquements au devoirs” du fonctionnaire et par voie de conséquence l’absence de droit de regard donc sur les politiques publiques et l’impossibilité de tenir des réunions syndicales.

Après des années durant lesquelles les gouvernants néolibéraux, tant dans leurs discours que par leurs politiques, ont méprisé le travail des fonctionnaires et en ont fait des bouc-émissaires faciles, après des années d’austérité budgétaire qui ont grandement affaibli les services publics, la FSU Nouvelle-Aquitaine réaffirme la nécessité de réaffirmer encore et toujours des principes fondamentaux :

-> lutter contre la croyance des usagers dans la remise en ordre de la Fonction Publique par un autoritarisme délètère, alors qu’ils en seront les premières victimes !

-> nommer publiquement ce qui devra l’être : le racisme, l’inhumanité, la discrimination, la violence des idées d’extrème droite pour promouvoir une fonction publique du XXIème siècle accessible à toutes et tous, partout sur le territoire.