Les personnels et usager-es doivent actuellement supporter un épisode caniculaire qui les expose en matière de santé. Comme à chaque crise, alors même que celles-ci se répèteront à l’avenir, les mêmes tergiversations, les mêmes retards à la décision. C’est insupportable. Il est urgent de repenser le bâti scolaire pour préparer nos EPLE à affronter le réchauffement climatique que plus personne n’oserait nier. En attendant, l’État employeur doit prévoir les mesures d’assouplissement qui garantiront la santé des personnels dont il a la responsabilité.

A la recherche de 40 milliards d’économies pour le budget 2026, le gouvernement a confirmé lors d’une « conférence des finances publiques » sa volonté de poursuivre une politique qui a pourtant fait la preuve de son inefficacité. L’obsession de réduction de la dépense publique cible les fonctionnaires, les usager·es des services publics. En parallèle, le gouvernement poursuit une politique fiscale injuste et inégalitaire et une « politique de l’offre » qui vise à distribuer des milliards d’argent public pour des intérêts privés, au bénéfice des actionnaires. La FSU continuera à se mobiliser, avec les personnels, pour exiger d’autres choix politiques dans l’intérêt de toutes et tous. Le drame récent qui vient encore d’endeuiller l’éducation nationale montre assez le besoin d’équipes pluri-professionnelles formées et étoffées.

Depuis le 1er mars 2025, la rémunération pendant un Congé Maladie Ordinaire (CMO) est passée de 100 % à 90 % pendant les trois premiers mois d’arrêt pour les agentes et agents de la Fonction publique, c’est la double peine, malade et appauvri·e.
Les femmes seront les premières victimes de ces attaques contre le droit du travail alors que l’égalité salariale femmes-hommes n’est toujours pas atteinte.
Dans les LP, nous n’avions jamais observé un tel désordre en fin d’année, avec la réforme de la classe de terminale bac pro. En effet, l’avancement des CCF en avril et la programmation des épreuves ponctuelles en mai, accompagnés de parcours en « Y » et d’injonctions absurdes et contradictoires (« Préparez mieux vos élèves aux études supérieures en ne leur faisant pas cours »), ne peuvent que provoquer chaos et absentéisme au sein des LP. Ce phénomène a d’ailleurs déjà été démontré lors de l’éphémère organisation anticipée des épreuves de spécialité du bac Blanquer au lycée général. Il est donc impératif, plutôt que d’imposer des réformes à la chaîne, d’écouter ceux qui vivent le quotidien des LP : les enseignant·es. On peut légitimement s’interroger sur l’entêtement des ministères de tutelle (Travail et Éducation Nationale) à maintenir de telles réformes. Il serait naïf de penser qu’ils agissent sans réflexion ; en réalité, cette réforme s’inscrit dans la continuité des précédentes. Son objectif est clair : mettre un terme à l’enseignement professionnel sous statut scolaire et au statut des professeur·es de lycées professionnels. Le SNUEP-FSU exige le retour des examens de bac professionnel en juin et la reconquête des mois d’avril et mai au profit d’un parcours de formation complet pour nos élèves.

Concernant l’organisation de la construction de la carte des formations, bien que nous constations une amélioration du dialogue social au cours des deux dernières années, des inquiétudes subsistent quant aux objectifs et à l’articulation de ce processus. Par exemple, comment les propositions d’ouverture sont-elles élaborées dans les établissements ? Se font-elles en concertation avec l’équipe pédagogique, sur proposition des chef·fes d’établissement ou du conseil d’administration ?

La FSU souhaite obtenir plus d’informations et de transparence sur cette étape cruciale. Pourrions-nous avoir connaissance de l’ensemble des établissements ayant formulé de telles demandes ?

De même, en ce qui concerne le Plan Avenir(s), nous dénonçons une opération qui s’est faite sans les personnels, en catimini, sans qu’il soit rendu compte des conférences préparatoires en instances. Pour beaucoup, les mesures annoncées ne sont pas nouvelles. D’autres continuent de nous inquiéter en ce qu’elles font fi de l’expertise des PsyEN, de la dimension sociale et psychologique de la question de l’orientation qui ne saurait se réduire à un problème d’information. Le marché privé de l’orientation a encore de beaux jours devant lui et les inégalités en la matière perdureront. Pour la FSU l’orientation est et doit rester une compétence de l’État. Des questions se posent encore après les annonces de Mme la ministre de l’Education Nationale : comment seront définies les ouvertures de places de certification spécialisée : en scolaire ? en apprentissage ?
Comment seront organisées les ouvertures de BTS 3 ans, sous quel statut ?
Comment sera organisée l’attribution des places prépa pour les élèves sortant de BAC professionnel ?

Pour finir, en mettant en place une convention citoyenne sur les temps de l’enfant par le prisme de l’organisation de la journée d’école et des vacances scolaires, le président Macron choisit la communication plutôt que le fond : il passe une fois de plus à côté des enjeux de l’école.
En mettant cette question des rythmes scolaires de cette façon sur la place publique, le président Macron fait le choix délibéré de relancer encore le « prof bashing » avec la représentation de l’enseignant·e toujours en vacances. Toujours la même stratégie : opposer les un·es aux autres pour mieux faire passer la même politique.
De même, la succession de mensonges et de contre-vérités lors de son interview télévisée du 13 mai, comme l’affirmation que le sport à l’école n’existe que depuis 2017, est totalement méprisante, irrespectueuse, indigne d’un chef d’Etat. Pour le Président Macron, une révolution culturelle a été menée ces huit dernières années grâce aux jeux olympiques et paralympiques. Si cette révolution culturelle est l’héritage des JOP nous nous expliquons mal les postes d’EPS supprimés, les 80% d’installations sportives nécessitant des rénovations d’urgence, les 25/% des élèves n’ayant pas accès à une piscine (chiffres issus d’une enquête nationale réalisée par le SNEP-FSU), les coupes sur le budget jeunesse et sport 2025 de 300 millions, de même que le choix de priver des millions d’enfants de 6 à 13 ans d’une aide financière via le Pass’Sport qui favorisait leur inscription dans des associations sportives, encourageant ainsi des habitus de pratique qui pouvaient ensuite être conservées toute la vie. Ainsi, le désengagement des Régions ou de l’État affecte particulièrement les plus démuni.es. Il y a quelques mois on nous annonçait aussi la fin de la subvention de la DRAAC aux options facultatives artistiques en lycée. Or la carte des implantations montre assez que ces options assurent une ouverture culturelle à des lycéen·nes qui sans cela en seraient sans doute privé·es. La remise en cause de la part collective du Pass culture entrave les projets des équipes et là encore, c’est tout le travail en faveur de l’émancipation de la jeunesse qui est remis en question. La formation culturelle de toutes et tous ne peut être ainsi sacrifiée au profit du capital financier d’une poignée de nantis !

Pour la FSU la question devrait être de déterminer quels moyens donner aux professionnel·les de l’éducation, ainsi qu’à celles et ceux de la jeunesse et des sports, pour réaliser et réussir leur mission essentielle, celle de faire réussir et d’émanciper l’ensemble des élèves et de la jeunesse, avec l’accès à une culture commune et égalitaire sur tout le territoire.