La FSU de Nouvelle-Aquitaine a rencontré sur sa proposition Mme Bourhis, déléguée ministérielle  à l’économie et à l’Éducation  le 21 septembre. La délégation FSU régionale a profité de cette audience pour rappeler que le gouvernement devrait travailler davantage à l’émancipation des jeunes et leur éducation afin d’en faire des citoyens actifs, éclairés, autonomes et responsables,  plutôt que d’imaginer une énième réforme idéologique, destructrice du service public d’éducation ou donner de nouvelles missions chronophages et contre-productives aux personnels.
Ainsi les quatre représentant.es FSU  ont exprimé le rejet total de la profession (en incluant ceux des lycées agricoles et maritimes) du projet de réforme du lycée professionnel tel qu’il a été annoncé par le président et dans les journaux. Ils ont été rejoints sur ce point par les autres organisations présentes ( une représentante CFDT, un représentant Unsa et un représentant SNALC). Ce projet n’est que l’aboutissement des réformes délétères qu’ont subies les lycées professionnels et les élèves depuis de nombreuses années. La refonte des bacs professionnels a dévalorisé nos enseignements tandis que les conséquences calamiteuses de la loi « liberté de choisir son avenir professionnel » ne sont plus à démontrer sur les finances publiques, sur le niveau et le contrôle  de la formation et la protection des jeunes apprenti.es et sur les déséquilibres créés volontairement pour affaiblir les formations scolaires en lycée. Une vraie réforme devrait plutôt s’appuyer sur le bilan du bac pro en 3 ans et  reconsidérer celui-ci sur 4 ans pour donner des  perspectives durables et émancipatrices pour nos élèves en leur permettant une insertion immédiate avec le bagage pour se former tout au long de la vie  ou en les inscrivant dans des poursuites d’études avec des bases solides.
La FSU a aussi rappelé que d’autres sujets d’importance nécessitent dialogue, concertation et négociation tant aux niveaux national que local  :
    assurer pendant toute l’année scolaire la présence d’enseignant.es titulaires correctement formé.es, et en nombre suffisant, afin que le service public d’éducation puisse assurer pleinement sa mission.
    appliquer sans délai la promesse faite par le candidat Macron d‘une revalorisation du métier d’enseignant. Les annonces faites récemment sont en effet une véritable provocation. La FSU exige une augmentation générale et sans condition de 10 % sur les traitements de tou.tes les  enseignant.es du service public ; augmentation à laquelle devra s’ajouter  à minima le rattrapage par le point d’indice des pertes due à l’inflation sur les rémunérations de l’ensemble des fonctionnaires, 
    construire un statut digne, reconnaissant le travail des AESH ainsi que la mise en place d‘une organisation permettant une inclusion profitable à tous les enfants à l’opposé de ce qui se pratique aujourd’hui par exemple par le biais des PIALs.
    -faire le bilan sur l’ensemble des réformes Blanquer et du modèle élitiste qu’elles imposent et le dispositif Parcours-sup. Mettre en place les conditions pour redonner la possibilité à tou.tes les bachelier.es  d’accéder à l’enseignement supérieur public de qualité quels que soient leurs moyens. 
    s’interroger et évaluer les lois de décentralisation et le rôle des collectivités territoriales. Plus particulièrement en cette période cruciale, celles-ci peinent à assurer l’investissement et le fonctionnement des établissements scolaires qui subissent de plein fouet les augmentations de prix (fluides, électricité, nourriture) sans perspectives de rénovation des bâtiments. Plus que jamais l’égalité sur et entre les territoires n’est pas assurée alors même que l’éducation est un des piliers essentiels de notre nation comme se plait à le répéter le Président. Il est urgent d’évaluer les moyens à mettre en œuvre pour adapter nos établissements aux défis climatiques. En attendant, quelles seront les instructions budgétaires données à nos gestionnaires soumis à l’autorité hiérarchique des colléctivités, que nous continuons à contester ? Les crédits pédagogiques alloués par les collectivités seront-ils maintenus ou utilisés pour régler les factures énergétiques ?
    permettre enfin une vraie mixité sociale dans les établissements publics notamment en bridant l’inquiétant développement des structures privées favorisant de plus en plus l’entre soit pour  les classes sociales favorisées, assurer  l’égalité femmehomme, promouvoir la solidarité, la lutte contre les haines et des violences notamment sexistes et sexuelles dans nos métiers et chez nos élèves …
Quand tous ces objectifs auront été remplis, peut être les enseignants auront-ils le temps de réfléchir à la façon d’articuler au mieux le lien entre Education et économie. Pour la FSU de Nouvelle-Aquitaine il est surtout urgent de mettre cette dernière au service de la transition écologique et sociale
Nous avons enfin, bien sûr rassuré Madame Bourhis sur notre indéfectible résolution à défendre les services publics et à combattre toutes  les réformes qui tendraient à détruire nos statuts, à dévaloriser nos métiers et au final à limiter la possibilité de nos élèves à se construire un avenir tant individuel que collectif.