La FSU régionale salue les efforts du conseil régional en faveur des lycéen.nes et sera vigilante à ce qu’ils soient suffisants pour maintenir un fonctionnement ambitieux des établissements.  Dans une volonté de communication[i], la région a confirmé son aide financière pour pallier les augmentations des prix notamment des fluides de la DGF[ii], de l’aide aux transports scolaires et du maintien des prix des repas de restauration scolaire et à la diminution du prélèvement du reversement obligatoire permettant ainsi de maîtriser sensiblement l’impact de l’augmentation du coût des denrées alimentaires. Ces arbitrages sont essentiels pour continuer à accueillir correctement les élèves et leur permettre de suivre les cours correctement.
 Néanmoins, la FSU, forte de son implantation dans les établissements scolaires restera attentive à ce que les crédits accordés soient suffisants pour que les équipes éducatives puissent développer la pédagogie qu’elles jugent nécessaires sur tous les territoires, que les établissements soient repérés comme fragile ou non. En effet, techniquement pour les lycées, les DGF ne représentent qu’une seule et même enveloppe qu’il convient ensuite de partager entre dépenses de fonctionnement des structures et dépenses de fonctionnement des enseignements. Pour la FSU, les deux devraient être clairement séparés, les dotations liées à  l’exécution des axes pédagogiques et donc au fonctionnement des enseignements  devraient être augmentée sans que les équipes n’aient besoin en permanence de répondre à des appels à projet chronophages et limitants. (NDLR: Le manque de prise en compte des besoins spécifiques de fonctionnement des sections artistiques en est l’exemple le plus probant). Il ne faudrait pas non plus que cette politique soit financée par un recul de la présence du conseil régional sur d’autres politiques sociales et culturelles notamment celle liée à la jeunesse ou par une dégradation des conditions de travail des agents régionaux.
Sur le plus long terme, la région annonce se donner les moyens de finaliser son premier plan d’investissement et de réinvestir autant dans le PPI en construction en accentuant sa priorité sur l’adaptation climatique,  en développant en particulier l’efficacité énergétique avec des systèmes de chauffage  fondée sur la géothermie. C’est une nécessité et une urgence pour les lycées qui se chauffent au gaz notamment sur Bordeaux et qui ne peut être qu’approuvée à la condition que l’isolation et d l’aération des bâtiments soient tout autant considérées ainsi que les besoins de développement des établissements. L’adaptation climatique, la réduction des émissions de C02 en prenant en compte aussi les trajets des élèves, comme les nouveaux enjeux de santé, devraient imposer d’autres décisions, comme la revégétalisation des espaces, l’hydroenergie par le solaire pour maintenir les systèmes en température, leur dimension, l’accueil facilité de tous les publics etc. Une vraie concertation et implication préalable des usagers, et particulièrement des membres des communautés scolaires dans leur ensemble dans la construction des appels d’offre, des projets et de leur réalisation devrait être la règle et pas l’exception.   
Ces signaux en Nouvelle-Aquitaine se veulent témoigner de l’ambition des équipes chargée de l’éducation  de soutenir les établissements et les familles du secondaire dans ces temps budgétairement contraints. Cependant elles posent aussi la question de la durabilité de ces efforts en même temps que l’évaluation des besoins d’investissement au niveau national[iii]. Elles posent aussi et surtout sérieusement la question de l’égalité entre les territoires quand d’autres régions[iv] ou d’autres territoires n’ont pas les mêmes ambitions ou les mêmes moyens et propose des aménagements pédagogiques fantasques qui témoignent du manque de considération actuel pour l’éducation des jeunes. 
Elles sont en effet le reflet de la volonté dangereuse des politiques régionales qui entendent s’approprier plus de compétence éducative alors qu’elles accompagnent et devront subir, notamment par les pertes de compétences des jeunes dans le temps et les coût sociaux sur le long terme, les réformes régressives proposées par le gouvernement. Les aménagements locaux, micros lycées par exemple, aussi vertueux soient-ils, ne peuvent compenser la dégradation générale du service public d’éducation quand elle ne participe pas indirectement à leur érosion. Ça a été le cas de la loi dite « liberté de choisir son avenir » que la région NA critique fortement mais continue de soutenir dans sa volonté mal évaluée de développer l’apprentissage et une politique de formation qui peine à se détacher d’un adéquationisme qui enferme les jeunes et les moins jeunes. C’est le cas aussi de la proposition de réforme des bac professionnel que le conseil régional refuse de dénoncer alors qu’elle va dévaloriser la formation des lycées pro qui accueillent les jeunes des catégories sociales les plus défavorisées, en limitant leur capacité de progression sociale et en cherchant à les obliger à se contenter de devenir de plus en plus jeune la masse de travailleu.ses.rs malléables que le patronat exige, d’une formation à un emploi et non à un métier.
Pour notre part, avec toutes les organisations syndicales de l’éducation,  nous serons dans la rue le 18 octobre[v] pour défendre une vision émancipatrice et exigeante des missions des lycées professionnels dans un service public national au service des élèves et de leur vie citoyenne et professionnelle future. 
 
[i] Une délégation de la FSU régionale a rencontré Alain ROUSSET afin d’échanger avec lui sur la politique menée par le conseil régional. Cet échange particulier était proposé par le président de région en complément du travail des 2 représentant.es de la FSU au CESER (conseil économique social et environnemental régional), deuxième chambre régionale, qui conseillent et donne des avis de la société civile régionale sur la politique du conseil régional. La FSU y a notamment argumenté son attachement à un service public du ferroviaire et son opposition au projet de mise en concurrence des lignes TER. 
 
[ii] Dotation Générale de Fonctionnement des Lycées + 10 millions en septembre et + 8 millions normalement en novembre, le doublement de la DGF pour l’année 2023
 
[iii] Le SNES et la FSU demandent la restauration d’un organisme indépendant, indispensable pour agir et mobiliser tous les acteurs, car la « cellule du bâti scolaire », qui a remplacé l’Observatoire, n’a pas la capacité d’impulser les changements nécessaires. Le ministère de l’Éducation nationale doit donner les moyens financiers et un cadrage national aux collectivités territoriales afin qu’elles investissent à la hauteur des enjeux