Madame la Rectrice de région,
Mesdames les Rectrices d’académie,
Mesdames, messieurs les membres des comités techniques,
Le Premier Ministre a confirmé la reprise des écoles le 26 avril et des établissements du Second degré le 3 mai (après une semaine ou deux de « distanciel »). Le virus étant encore en forte circulation, plus forte dans certains de nos départements que lors du début du 3ème confinement, cette reprise ne peut se faire que si elle est accompagnée de mesures strictes pour la protection des personnels, des élèves et de leurs familles.
Or voilà trop longtemps maintenant que les contradictions entre les discours et des décisions ministérielles minent les personnels et font prendre un risque inconsidéré de diffusion de l’épidémie et donc de nouvelles fermetures des écoles et établissements. Si la campagne de tests peut se révéler utile, encore faut-il qu’elle n’en reste pas au stade de l’effet d’annonce comme en février et mars dans un contexte où les personnels de santé manquent cruellement dans nos établissements. C’est pourquoi il est inconcevable que les lycéens réalisent seuls les auto tests au lycée ; ils doivent être formés à le faire chez eux sous la supervision de leurs parents. Le protocole reconnaît enfin le rôle préventif de la mesure de la qualité de l’air à l’aide de capteurs de CO2, encore faudrait-il que les écoles et établissements en soient dotés : 640 millions du budget 2020 ont pourtant été rendus par le ministre Blanquer, preuve que la priorité reste bien aux économies. Les collèges restent majoritairement exclus de la possibilité de passage en demi effectifs, ce n’est ni acceptable ni raisonnable. Enfin, l’accès à la vaccination pour tous les personnels doit être engagé le plus rapidement possible ; cette mesure est une évidence soutenue par 79% des Français, seul le mépris du gouvernement pour nos professions peut expliquer qu’elle ne soit pas mise en œuvre. La fermeture d’une classe dès le premier cas positif est une mesure qui s’imposait pour casser les chaînes de transmission, de nombreuses classes vont donc fermer. Nous espérons qu’aucune pression ou changement de protocole ne viendra à l’encontre de cette mesure de santé publique.
Le travail en distanciel, mis en place depuis un peu plus d’un an, reste un fiasco, une belle démonstration de l’insuffisance des capacités numériques, tout n’était donc pas prêt ! S’il limite les effets catastrophiques du contrôle continu, le maintien des examens de juin parait bien obstiné au regard des conditions de préparation des élèves. Quant au Grand Oral, chacun voit ce qu’il a de paradigmatique pour le ministre Blanquer, d’où son entêtement à le maintenir quand personne n’est prêt !
Dans sa conférence de presse, notre ministre a redit que « l’École est fondamentale », pourtant c’est lui qui est responsable de la politique d’austérité menée dans l’Éducation Nationale. Les opérations de préparation de rentrée 2021 se font dans des conditions inacceptables. Nous condamnons fermement cette politique ministérielle et exigeons l’annulation des suppressions d’emplois programmées. Nous dénonçons aussi le peu d’intérêt porté au dialogue social avec les représentants des personnels.
Quoi qu’il arrive madame la Rectrice de région, vous maintenez la mutualisation de services au niveau de la région académique, cette fusion lente de nos académies. Il est vrai que la création d’une délégation régionale académique aux relations européennes et internationales et à la coopération a toute sa place dans un contexte où des frontières sont fermées et nos déplacements limités à 10 kilomètres. Quant à l’organisation de la formation des personnels d’encadrement, c’est sur le fond qu’il faut s’interroger plus que sur la forme, sur le qualitatif de la formation des gestionnaires de ressources humaines. La FSU et la Cgt éduc’action restent vigilants sur les conséquences de ces mutualisations sur le travail des personnels administratifs dans les rectorats.