Compte-rendu du 3ème groupe de travail académique sur la mise en oeuvre de la réforme de la formation initiale des enseignant-es.

Présent-es : 4 FSU, 3 unsa, 1 snalc, Secrétaire Général du Rectorat (M. Vial), DRH du Rectorat (Mme Depardieu), DAFPEN (M. Linier), Doyenne des IA, Doyenne des IEN, Doyenne des IPR, DSDEN 86, DSDEN 17, Doses, Inspe (Directeur + responsable du site 86).
Excusé-es: Les représentant-es des Universités de Poitiers et La Rochelle.

Note d’ambiance : Le document communiqué avant la séance confirme nos inquiétudes : la “réforme” telle qu’elle va se mettre en place dans l’académie ne répond pas aux objectifs d’amélioration de la formation des enseignant-es. La séance du Groupe de travail du 28 mai n’a pas permis de lever les inquiétudes.

Ce qui ressort des échanges c’est que “tout n’est pas encore finalisé”, les berceaux “ne sont pas encore stabilisés”, la formation des tuteur-trices est “en cours de réflexion”, la possibilité de temps de tuilage “n’est pas exclue mais rien n’est encore figé”… A moins de deux mois de la fin de l’année scolaire.
La FSU-CGT Educ’Action a de nouveau exprimé toute son opposition à la réforme de la formation et sa mise en œuvre dans l’académie, qui se fait contre les collègues. Elle dénonce une forme de maltraitance institutionnelle : envers les étudiant-es contractuel-les utilisé-es comme moyens d’emploi sous-payés tout en préparant un master et un concours, envers les collègues tuteur-trices et formateur-trices des 1er et 2d degrés déjà surchargé-es et qui sont censés se porter volontaires alors que les attendus et modalités d’organisation de cet accompagnement ne sont pas établis, envers les collègues universitaires dont les analyses et propositions continuent d’être ignorées…

1. Satisfaction, rhétorique, hypocrisie…

Concernant les modalités de l’alternance MEEF, l’administration souligne l’important travail effectué et encore à accomplir, les nombreuses contraintes à prendre en compte et la complexité de l’organisation. Elle considère avoir entendu certaines demandes portées par les OS et s’auto-félicite de travailler dans la concertation (avec l’INSPE, les DSDEN, les équipes de terrain) et pour la réussite des étudiant-es, de choisir avec soin les berceaux d’alternance (en fonction de la taille des établissements, de la proximité avec les lieux de formation, de la volonté des équipes). Bref, la mise en place de la réforme est en marche et malgré la complexité, tout va pour le mieux. Elle souligne aussi (surtout) que tout n’est pas encore finalisé – mais toutes les propositions formulées par les Organisations Syndicales sont reportées à plus tard.

2. Beaucoup de flou et d’hésitations

Pour la FSU-CGT Educ’Action, le document communiqué ne fait apparaître aucun élément d’amélioration de la formation des enseignant-es. Il nous laisse d’ailleurs perplexes quant à la réalité et l’utilité du dialogue mené dans ce groupe de travail académique… puisqu’il reprend sans infléchissement les toutes premières propositions de l’administration, sans tenir compte des discussions. Alors même que les paramètres permettant de faire d’un stage de master un dispositif mettant vraiment en avant la formation ont été discutés, ont fait accord au groupe de travail INSPE entre autre… l’administration reste sur ses positions : elle ne donne pas la priorité à la formation mais aux contraintes RH (utiliser les étudiant-es comme des enseignant-es comme les autres). Le résultat est très en dessous des attentes concernant notamment :
la diversité des contextes d’exercice,
la nécessité de prendre en compte du temps de tuilage, co-travail…
Les textes MEN prévoient la possibilité pour les étudiant-es contractuel-les, en début d’année, d’être en co-présence avec le titulaire, c’est aux académies de se saisir de cette possibilité pour ne pas réduire l’alternance à l’utilisation d’étudiant-es comme moyens d’emploi. Différents points posent problème et méritent discussion : le choix des berceaux, l’organisation du temps d’alternance et des stages de pratique accompagnée, la formation des tuteurs.

A plusieurs reprises et sur différents sujets l’administration a été dans l’impossibilité de répondre aux questions formulées, se contentant de discours d’affichage et d’approximations :

  • alors que les candidatures ont été ouvertes, la liste des berceaux d’alternance 1er degré n’est pas communiquée, ni aux étudiants candidats ni aux organisations syndicales (alors que cela impacte évidemment le mouvement et la carte scolaire) ; les candidats du 2d degré, eux, avaient connaissance des berceaux au moment de leur candidature. L’administration n’a même pas daigné communiquer ces berceaux aux représentants des personnels: drôle de conception du dialogue social!
  • les critères de choix des berceaux ne sont pas clairement établis ;
  • la possibilité de temps de tuilage ou co-travail n’est pas actée, pas plus que le volume éventuel ;
  • le document envoyé prévoit que les étudiant-es contractuel-les seront libéré-es de cours INSPE et de responsabilité de classe 15 jours avant le concours… Connaissant l’état du remplacement dans l’académie, la question de savoir qui les remplacera dans les classes se pose… Mais l’administration ne peut pas répondre de manière précise ;
  • les modalités de suivi sont extrêmement floues pour les alternants 1er degré : il semble notamment que l’administration prévoie que ces étudiant-es prendront la classe de titulaires ayant une décharge de direction ou un temps partiel… et n’exclut pas que ces directeur-trices ou titulaires à temps partiel déchargé-es seront aussi tuteurs de ces étudiant-es. Faut-il compter sur la bonne volonté des collègues qui prendraient sur leur jour de décharge ou de temps partiel pour assurer le suivi de l’alternant-e ? Pas de réponse claire à cette question ;
  • La formation des tuteur-trices est mise en avant par l’administration – mais nous n’avons pu obtenir aucune indication claire du volume de cette formation, ni de ces modalités précises ;
  • A la question de savoir ce que les titulaires (tuteur-trices ou non) seraient amenés à faire pendant le temps dégagé lorsque les étudiants prendraient leur classe en période massée, aucune réponse précise non plus.

3. Les revendications exprimées par la FSU-CGT Educ’Action

La FSU-CGT Educ’Action a exprimé clairement et fermement les demandes suivantes :

  • un calendrier précis pour les prochaines séances du GT ;
  • une liste complète des berceaux de stage, avec la possibilité d’associer les Organisations Syndicales à leur sélection ;
  • une discussion claire sur la possibilité d’intégrer du temps de tuilage et co-travail dans le volume de l’alternance – au-delà des deux journées évoquées lors d’un GT INSPE. Nous souhaitons que le reliquat de 5 à 10 jours d’alternance manquant pour atteindre le volume de stage prévu par la réforme, soit utilisé dans cet objectif ;
  • une décharge d’une journée par semaine pour les tuteurs, de manière à ce qu’ils puissent se rendre dans la classe de l’étudiant-e contractuel-le qu’ils accompagnent, bénéficier de formation, se concerter avec les référent-es INSPE, toute ceci sans prendre sur leur temps personnel ou de décharge de direction ;
  • des précisions sur les modalités, contenus et temps de formation des tuteur-trices, et la possibilité que soit reconnue dans ce temps de formation la participation de tuteur-trices qui le souhaitent à des travaux de recherches collaboratives à l’université ;
  • une discussion sur les modalités de stage en pratique accompagnée ;
  • une discussion sur les modalités de formation à prévoir pour les fonctionnaires stagiaires et néo-enseignants (T0 à T2).

La FSU-CGT Educ’Action continuera de se saisir de toutes les instances et groupes de travail pour faire entendre la parole des personnels et d’autres propositions pour une formation des enseignants de qualité.

Vos représentant-es FSU-CGT Educ’Action :
M. Coret, C. Fontaine, P. Lacoux, G. Tabourdeau