Compte rendu Groupe de travail Académique CAFPEN sur la Formation Continue

Présent-es : 1 DAFPEN, 1 DRH, 1 IEN, 1 IA-IPR, plusieurs membres de l’administration, 5 FSU-CGT Educ’Action, 2 UNSA.

Note d’Ambiance : Une séance essentiellement consacrée à la présentation du Bilan de la formation 2019-2020. Les documents fournis s’en tiennent aux éléments quantitatifs, qui ne permettent pas d’analyser l’offre de formation telle qu’elle s’est réellement mise en œuvre et ne rendent pas compte des retours des formateurs ni des formés. La deuxième partie de la séance est consacrée aux perspectives, mais pour le moment nous n’avons que du déclaratif… Les promesses n’engagent que ceux qui les croient !

Ordre du jour :

  • Bilan 2019
  • Cahier des charges 2021

Introduction

En introduction la DRH et le DAFPEN indiquent vouloir construire la philosophie du PAF autour de l’élargissement des publics et des territoires tout en renforçant la proximité dans la veine du bilan 2019 (basé sur Gaïa… )

Pour la FSU-CGT Educ’Action, les documents communiqués, très axés sur le quantitatif, ne permettent pas de cerner l’efficience de la formation opérée et il est nécessaire que l’administration apporte des éclairages sur les orientations, les retours des formateurs et des formés, et les perspectives pour la suite.


1. Le Bilan

1.1 Quelques chiffres présentés par l’administration :

  • 17 991 personnes ayant participé à une formation
  • 49 333 stagiaires convoqués
  • 41 856 jour par stagiaire (contre 65 300 en 2018)
  • Taux de présence moyen autour de 82%
  • 2 449 modules mis en oeuvres
  • 30 202 h d’intervention, soit 18,8 ETP
  • 80% réalisées en présentiel (avec augmentation de l’hybridation liée au COVID)
  • ⅔ des journées par stagiaires concernent des publics désignés

Impact du covid :

  • 25% des modules en moyenne non réalisés
  • 35% de jour par stagiaires non réalisées

Selon l’administration, l’accès à la formation le plus faible est pour les AED et les AESH.
Dans le 1er degré, les chiffres annoncés pour la formation continue prennent en compte les 18h d’animation pédagogique (plus de 47% des jours par stagiaires réalisés – ce qui fausse donc les chiffres), les stages départementaux avec remplacement (33% des jours par stagiaires réalisés). Les contenus portent pour 78% sur les priorités nationales.
Dans le 2d degré, les formations ont principalement porté sur l’accompagnement de la réforme du lycée et la transformation de la voie professionnelle.

Pour la FSU-CGT Educ’Action, il est problématique que la formation continue du 1er degré ne laisse pas le choix aux collègues sur les contenus et englobe les animations pédagogiques.

Pour le 2nd degré, elle souligne que les collègues sont plutôt demandeurs de mise à jour des compétences disciplinaires et de problématiques d’établissement. Il y a donc nécessité à raisonner en termes de contenus plutôt qu’en termes d’accès. A ce propos, l’administration annonce qu’une enquête de besoins est actuellement expérimentée sur 2 réseaux Eclore. Elle confirme que les demandes de savoirs disciplinaires apparaissent en deuxième position (2d degré).

Dans l’enseignement professionnel, l’offre est trop réduite, voire inexistante. Seulement des stages à publics désignés sur la transformation de la voie professionnelle. Rien sur le cœur de métier des enseignants. Les collègues ne s’y retrouvent pas, cela ne correspond pas aux besoins.

Pour la FSU-CGT Educ’Action, ces formations doivent être proposées sur le temps de travail des enseignants.

Concernant les ATSS, l’administration constate une surreprésentation des personnels de catégorie A parmi les bénéficiaires de la formation (71 % des jours par stagiaires). Là encore, 80% de l’activité de formation concerne les priorités nationales.

1.2 Les formations d’Initiatives Locales

Focus sur les Formations d’Initiative Locale (FIL) : 292 FIL mises en oeuvre, qui ont concerné en majorité les collègues 2d degré (78%). L’administration annonce une modification dans les campagnes à venir : désormais, pour que l’offre arrive au plus près des collègues (surtout 1er degré), il y aura une campagne par mois. Chaque premier mercredi du mois des demandes pourront être déposées.

Pour la FSU-CGT Educ Action, plusieurs problèmes méritent d’être traités : permettre que les projets puissent aller à leur terme (alors que certaines formations disparaissent en cours de route), mieux coordonner les différentes échelles, ne pas enfermer les collègues dans leur réseau (Eclore) ; il faut aussi pouvoir accéder à des formations universitaires, qui sont quelquefois loin des réseaux Eclore.

1.3 La formation de formateur-trices

La formation de formateurs a été évoquée très rapidement : aucun chiffre n’est communiqué. L’administration annonce un appel à candidatures pour enrichir le vivier de formateurs et la mise en place d’un pilotage académique “formation de formateurs”.

La FSU-CGT Educ Action regrette que les PEMF n’aient pas accès aux formations (ils n’ont qu’une journée de décharge) et questionne l’administration sur la mise en place l’an prochain des 5 semaines de formation prévues pour les candidats CAFIPEMF. Cela demande d’anticiper les questions de remplacement. L’administration s’interroge aussi !

1.4 Compte Personnel de Formation (CPF)

Concernant Le compte personnel de formation, quelques chiffres :

  • deux campagnes par an
  • 90 dossiers déposés en 2019-20 (+ 48% par rapport à l’année précédente)
  • 47 accords
  • prise en charge moyenne 949 euros (total 44583 euros)
  • les demandes portent sur les reconversions / évolutions professionnelles (52%), la formation aux nouvelles responsabilités ou mobilité professionnelle (48%).

1.5 Notre analyse

La FSU-CGT Educ Action a souhaité formuler quelques éléments de bilan sur ces échanges, qui montrent des points de convergence forts entre OS et auxquels l’administration se dit aussi sensible.
Les échanges ont montré l’importance d’analyser le quantitatif, et de prendre en compte le réel pour mesurer l’écart entre le déclaré, le prescrit et le réel. Par exemple, là où le plan maths dit s’appuyer sur du travail d’équipe, de l’observation conjointe, du temps commun… mais dans la Vienne la formation a pu être intégrée aux 18h, hors temps de classe, sans observation conjointe.
Les échanges ont montré aussi qu’il ne fallait pas en rester au quantitatif : il est nécessaire de se questionner sur l’adéquation aux attentes, la “satisfaction” des formés, ou l’efficacité des formations, en lien avec des paramètres comme : qui forme ? sur quel temps ? avec quelles modalités ? dans quel objectif ? etc. Une formation imposée et sur des contenus non choisis suscite par exemple moins d’engagement qu’une formation choisie, en prise avec les questionnements du métier.

Le bilan mériterait donc d’être analysé et approfondi, pour éclairer certains points : l’accès +/- facile à l’offre, le choix des contenus, le contrôle (qui inscrit ?), le temps de travail… et la question de la satisfaction (qui se pose pour tous les acteurs : formateurs, formés, institution).

Pour la FSU-CGT Educ Action, il faut :
– prendre en compte les besoins et les demandes des collègues ;
– penser la FC dans le temps (suivi des actions) ; laisser la possibilité de revenir sur la pratique ;
– penser le continuum avec la FI ;
– assurer des liens forts avec la recherche

2. Les perspectives

La dernière demi-heure de la séance est consacrée à l’exposé des orientations stratégiques pour le PAF 2020-22. L’administration rappelle d’abord

  • les 4 axes : se situer dans le système éducatif ; se former et adapter ses pratiques professionnelles ; être accompagné dans ses projets… ; développer le vivier de personnes ressources et formateurs
  • les 4 thématiques prioritaires : ambition scolaire et égalité des chances ; accompagnement des ressources humaines ; valeurs de la République ; usages du numérique
  • les 7 principes : pour tous les personnels ; continuum de formation initiale, continuée, continue ; proximité et logique de territoire ; diversification du vivier de formateurs ; dimension diplômantes ou certifiantes (lorsque c’est possible) ; recours à l’ensemble des modalités de formation ; traçabilité des formations.

Elle présente une architecture du plan de formation, restructuré en trois grandes catégories : ATSS, enseignement, éducation, orientation (hors encadrement) / encadrement / interministériel et dispositifs supports.
Les propos relèvent de l’intention : un plan de formation plus lisible, qui “donne envie” de se former, adapté aux besoins des personnels, des territoires et de l’institution…
Quelques éléments de méthodologie sont explicités : “co-construction”, identification de l’ensemble des prescripteurs (Canopé, CARDIE, INSPE…), régulation avant le dépôt… pour une formation plus “cohérente, adaptée et mutualisée”.

Enfin, des éléments de calendrier :

  • 10 au 17 mars : communication sur le cadrage
  • 22 mars – 10 mai : échanges avec les ROT/prescripteurs
  • 10 au 31 mai : campagne de dépôt des offres
  • 1er juin au 10 juillet : régulation, vérification
  • 13 juillet : communication sur les offres retenues et modalités pour la rentrée
  • 24 août : publication de l’offre, ouverture des inscriptions
  • s’ajoutent à cela : la campagne FIL et les campagnes spécifiques (agrégation, personnels d’encadrement).

La FSU-CGT Educ Action demande de la prudence sur la conception de la formation. Il ne s’agit pas de “partager” des temps et des modalités, en pensant par exemple qu’on va faire un apport recherche en distanciel puis des retours sur la pratique en présentiel… La formation se pense dans son ensemble, avec un collectif – sans quoi on risque de retomber dans les oppositions qui n’ont pas lieu d’être (“théorie / pratique” par exemple). Elle rappelle que les formations à distance n’assurent pas la même qualité dans les interactions, qui doivent rester au centre de la relation de formation.

Conclusion

Beaucoup d’éléments quantitatifs ont été donnés. Des pistes pour des évolutions ont été évoquées. Mais le propos reste déclaratif. La FSU-CGT Educ Action attend des mesures concrètes, à la fois dans la prise en compte des besoins et attentes des collègues, les modalités d’évaluation, les moyens nécessaires à la mise en oeuvre, pour le remplacement notamment.

Vos élu-es FSU-CGT Educ4Action en groupe de travail (M. Coret, S. Labrousse, P. Lacoux, E. Berger)