Compte-rendu d’audience
CGT Educ’action – FSU
sur la réforme de voie professionnelle – mercredi 24 mai au rectorat
Etaient présent·e·s : Mme Robert, la Rectrice, M. Vial le Secrétaire Général, M. Mazurier, le Directeur de cabinet
Pour la CGT Educ’action et la FSU, Mme Andrieu, Mme Lavaud, Mme Fontaine, M. Lacoux, M. Papot, M. Danton
Nous avions sollicité cette audience pour aborder la réforme de la voie professionnelle annoncée par le Président Macron, le Ministre de l’Education nationale et la Ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnelle.
Il s’agissait pour nous de rappeler, dans un premier temps, notre opposition à cette réforme, et dans un deuxième temps, d’avoir des réponses sur ce que pourraient être les modalités de sa mise en œuvre.
Nous avons transmis à Madame la Rectrice, les craintes, les inquiétudes et la colère des personnels suite aux annonces du Président, le 4 Mai, à Saintes.
Mme la Rectrice a ouvert l’audience en insistant sur l’importance de cette réforme, dont elle prétend qu’elle est faite dans l’intérêt des élèves et des personnels.
Nous nous sommes inscrit·e·s en faux contre cette affirmation en rappelant que l’esprit de la réforme s’inscrit dans une vision utilitariste de la formation.
Au cours de cette audience, nous avons dénoncé à plusieurs reprises la logique du pacte, lequel est insécable pour les lycées professionnels.
Le pacte est clairement le bras armé de la mise en œuvre de cette réforme.
Cette réforme se décline en 12 mesures, dont la plupart doivent s’appliquer dès la rentrée 2023 !
Nous avons échangé avec Mme la Rectrice sur ces 12 mesures en mettant en exergue leur dangerosité.
Par exemple, en ce qui concerne la mesure 4 : alors même que Mme Grandjean avait laissé sous entendre, après les mobilisations historiques d’octobre et de novembre, que les périodes de PFMP ne seraient pas augmentées, on nous confirme que pour les élèves de Terminale, les PFMP pourraient être augmentées de 4 semaines selon le projet de l’élève (ce qui pourrait faire passer les PFMP de 22 semaines à 26 semaines sur les 3 ans de formation en bac pro). Si cette mesure devait s’appliquer, on voit bien ce qu’elle supposerait de réorganisation de l’année de Terminale avec des épreuves plus tôt dans l’année (indication du dossier de presse : examens en mars) ; ce que Mme la rectrice a nié. Cette réorganisation pourrait également impacter les calendriers des PFMP de 2de et 1ere !
Autre exemple, en ce qui concerne la mesure 2 « permettre des enseignements aux savoirs fondamentaux en français et math en seconde en groupes réduits » : on relève ici la confusion du Secrétaire général qui évoque la possibilité d’abonder les DHG, puis recule en invoquant le pacte.
Selon les dires du SG, au 24 mai, ils n’ont pas connaissance des dotations en pactes pour les LP.
Quant à la mesure 7 « adapter l’offre de formation aux besoins du bassin d’emploi » (comprendre « fermetures des formations non-insérantes »), nous avons rappelé notre opposition à l’idée de stricte adéquation entre formation et bassin d’emploi.
Par ailleurs, le 5 mai le Ministre de l’Education nationale a laissé sous entendre que les premières filières menacées par les fermetures seraient celles du tertiaire (mesure 7).
Nous avons rappelé que dans notre académie, ces dernières années, l’offre de formation en GA (AGORA) a déjà été réduite de moitié, avec des conséquences parfois dramatiques pour les élèves (quelle autre alternative ?) et pour les personnels.
Nous avons également indiqué que les oublié·e·s sont les élèves de CAP.
La Rectrice a tenté de nous rassurer : la carte des formations pour la rentrée 2023 est fixée et ne sera pas revue ; à l’avenir, pour la construction de la carte des formations, rien ne changera, les critères utilisés aujourd’hui seront les mêmes demain. La Rectrice prétend même que la concertation sera encore plus facilitée.
Toutefois, toute ouverture supposera une fermeture.
Nous avons tenu à rappeler que la concertation sur la question de l’évolution des formations dans un établissement doit se faire avec l’ensemble des personnels et non pas uniquement avec le chef d’établissement.
Nous avons également posé la question de la formation des chefs d’établissement sur la mise en œuvre du pacte dans les LP. Le Secrétaire Général nous répond qu’il y aura des réunions avec les chefs d’établissement sur le pacte LP et sa déclinaison. Réponse plutôt évasive, validant ainsi nos inquiétudes quant au climat que va susciter dès la rentrée l’application de cette réforme
Bien d’autres points ont été évoqués qu’il est difficile de détailler dans ce rapide compte-rendu. N’hésitez pas à nous contacter si des questions demeurent.
Il ressort de cette audience que la Rectrice a porté une grande attention à l’ensemble de nos remarques sur les mesures prévues par cette réforme.
Notre appréciation n’est bien sûr pas la même et bien des questions, pourtant urgentes, sont restées sans réponse. L’échange était utile.
Cependant, nous restons convaincu·e·s que cette réforme est un projet libéral de démantèlement de la voie professionnelle.
Face à cette attaque, il est urgent de construire une mobilisation d’ampleur. C’est pourquoi la CGT Éduc’action et la FSU appellent à la tenue d’heures d’information syndicales. Elles soutiennent, d’ores et déjà, l’ensemble des initiatives et actions qui se tiendront dans les lycées professionnels.