Présent-es : Rectrice, Secrétaire général, DGH, 2 IA-DASEN (17, 16), 1 représentant DSDEN 79, M. Linier (DAFPEN), M. Sécher (DAFPE), Mme Kocik (DRANE), Mme Charpentier (doyenne des IEN), Mme Bétermin (Doyenne des IA-IPR, CARDIE), M. Anxionaz (Doyen IEN et EG-IO), 1 directrice de CANOPE, 1 représentant du CNED, 1 directeur IH2EF, 1 directeur INSPE, M. Piot (Professeur de sciences de l’éducation et de la formation, université de Caen), 4 FSU/CGT Educ’Action, 3 UNSA, 1 SNALC,

Note d’ambiance : Cette réunion était la première de ce nouveau conseil. Vos représentant-es des personnels se sont attachés à souligner les incohérences, les points aveugles ; ils ont cherché à obtenir des réponses et des avancées. Il faut noter que ce CAFPEN en reste au déclaratif sans aucun document de travail nous permettant d’analyser les moyens mis en œuvre et la faisabilité de ce projet.

Introduction

En introduction, la Rectrice a vanté l’importance de ce nouveau conseil académique en insistant sur l’impact que celui-ci aura sur la formation continue et le développement professionnel des personnels. Cette création fait suite à la réorganisation des services de formation du Rectorat et l’installation de la DAFPEN, véritable division au service de la formation continue. La rectrice a rappelé le statut particulier de Poitiers “capitale de l’éducation”, avec la présence sur le territoire de trois grands opérateurs : l’IH2EF, Canopé et le Cned. Elle a réaffirmé le lien étroit existant avec l’INSPE de Poitiers afin, notamment, de réfléchir au mieux à un réel continuum de formation.

>> En introduction, la Rectrice a souligné l’importance de ce nouveau conseil académique, dédié à la formation continue et le développement professionnel des personnels. Suite à la réorganisation des services de formation du Rectorat, la DAFPEN, division au service de la formation continue, est créée. La rectrice a rappelé le statut particulier de Poitiers “capitale de l’éducation”, avec la présence sur le territoire de trois grands opérateurs : l’IH2EF, Canopé et le Cned. Elle a réaffirmé le lien étroit existant avec l’INSPE de Poitiers afin, notamment, de réfléchir au mieux à un réel continuum de formation.

En propos liminaire, la FSU-CGT Educ’Action a noté qu’il était positif d’entendre enfin parler de Formation Continue quand, ces dernières années, celle-ci avait quasi disparu du quotidien des collègues avec la suppression des moyens permettant le départ en formation. De même l’apparition dans les éléments de langage du Rectorat du “continuum de formation” pourrait être considérée comme une avancée… à condition que nous partagions la même définition… La FSU-CGT Educ’Action a d’ailleurs indiqué son étonnement de n’avoir aucun document de travail permettant de réfléchir au projet présenté dans le diaporama. Pour pouvoir discuter sur le fond et la faisabilité de ce projet de formation, l’administration ne doit pas faire l’économie de mesurer l’impact de celui-ci sur les moyens humains et financiers nécessaires.
Enfin, la FSU-CGT Educ’Action est revenue sur l’absence de concertation du Rectorat avec les organisations syndicales sur la réforme de la formation des enseignant-es. Elle rappelle sa demande d’un groupe de travail, déjà demandé à plusieurs reprises par les syndicats éducation de la FSU depuis septembre dernier.

La Rectrice a acté la création d’un groupe de travail sur la réforme de la formation initiale des enseignant-es.

Un CAFPEN pour faire quoi ?

Le CAFPEN poursuit plusieurs objectifs :

  • Favoriser un continuum de formation
    Cet objectif rejoint une demande de la FSU/CGT Educ’Action depuis plusieurs années, notamment suite à la réduction du nombre d’heures en formation initiale (baisse de 400h en 15 ans). Pour que cela devienne réalisable, il est nécessaire qu’un réel travail sur la Formation Continue soit opéré conjointement par le Rectorat et l’INSPE de Poitiers afin de cartographier la formation et déterminer les champs d’intervention de chacun. De plus, il est indispensable que le MEN donne les moyens de cette politique et recrée des brigades de formation continue. Ainsi, la FSU/CGT Educ’Action partage le constat sur les besoins en formation, mais il faut retrouver une réelle dynamique de formation, et pour cela mettre les moyens nécessaires.

 

  • Evaluer les formations
    La FSU/CGT Educ’Action interroge cette évaluation qui n’a, à ce jour, pas été présentée aux formateur-trices eux-mêmes, générant une légitime méfiance quant à sa finalité. Il est donc nécessaire que l’administration présente à l’ensemble des formateur-trices les objectifs de l’évaluation, l’utilisation prévue de ces données, et la procédure à mettre en œuvre pour refuser d’y participer.

 

  • Valoriser les talents par la diplomation/certification
    L’administration annonce être en réflexion pour valoriser l’engagement des collègues dans la formation par une certification / diplômation de leurs compétences. Le directeur de l’INSPE précise qu’il existe une convention entre le Rectorat et l’Université de Poitiers, pour le Master MEEF parcours PIF “formation des adultes” permettant à une promotion de 20 collègues de s’inscrire sans régler le coût de la formation. Cependant, seulement 5 ou 10 collègues par an en profitent.
    Pour la FSU-CGT Educ’Action, cette proposition pose la question des moyens financiers alloués pour permettre la diplomation. Sur quel temps et avec quel financement les collègues peuvent-ils y accéder ? Il serait pour nous inacceptable que cela soit sur du temps personnel et sans prise en charge financière par l’administration. Ceci sans bien sûr “truster” tout le contingent des mois disponibles de congé formation professionnelle qui est déjà bien insuffisant. Enfin, elle témoigne de la nécessité de communiquer massivement sur les dispositifs déjà existants.

 

  • Faire évoluer le Plan Académique de Formation (PAF)
    L’administration présente une évolution par l’apport de la recherche et des expertises diverses. La FSU-CGT Educ’Action y est évidemment favorable, à condition que la recherche dans son ensemble soit intégrée et pas seulement celle qui cadre avec les “modes” ministérielles du moment. Par ailleurs, la réflexion sur le PAF doit être approfondie et porter sur les problèmes de sa communication ; Communication et accessibilité pour les collègues, qui pour beaucoup, principalement dans le 1er degré, ne peuvent y accéder ; communication des modalités pour déposer une offre de formation pour les collègues formateur-trices, notamment du supérieur.

 

  • Professionnaliser les formateurs par l’accompagnement de l’expertise du CNED en matière de développement de formations à distance
    Bien que profondément attachée à la nécessité de proposer une réelle formation aux missions de formateur-trice, la FSU/CGT Educ’Action est opposée à cette proposition de formation à distance. La formation de formateur-trice nécessite une réelle formation initiale à l’image de ce qui peut être proposé dans des universités comme celle de Toulouse 2. La réforme de la formation des enseignant-es entraîne un accroissement du besoin en formateur-trices et la création d’un nouveau statut de Maître d’accueil (MA) dans le 1er degré à l’instar du 2nd degré. Cela ne doit pas être l’occasion d’instituer une formation sans ambition pour ces acteurs de la formation, qui plus est sur leur temps personnel. L’éducation nationale doit au contraire renforcer la formation des formateur-trices en permettant aux personnels de s’y inscrire dans le cadre d’une réelle formation continue sur temps de travail, rémunérée et valorisée.

Face aux interventions de la FSU/CGT Educ’Action, la Rectrice a convenu qu’il y avait de très fortes attentes sur la formation continue et le continuum de formation, et que celles-ci étaient partagées par l’employeur. Elle souhaite toutefois alerter sur le niveau décisionnel de certaines de nos demandes rappelant que beaucoup de celles-ci ne peuvent se faire au niveau académique. La FSU/CGT Educ’Action a rappelé que le rôle de la Rectrice est aussi de porter au niveau ministériel les demandes émanant des instances officielles de l’Académie.

Gouvernance académique de la formation : Qui pilote ?

La formation académique est pilotée par le CAFPEN sous l’autorité directe de la Rectrice. Suite aux orientations définies lors du conseil, la DAFPEN (division académique de la formation des personnels de l’éducation nationale) met en œuvre la politique académique de formation. Pour ce faire, elle travaille conjointement avec les référents académiques de l’INSPE pour la Formation Initiale, et les référents dispositifs ECLORE pour la mise en œuvre de la Formation Continue, englobant de fait tout le spectre de la formation académique. La DRH précise d’ailleurs que le positionnement de DRH de proximité sur les réseaux ECLORE doit permettre de relayer les demandes et besoins en formation du terrain.

Pour la FSU/CGT Educ’Action, si les réseaux ECLORE doivent être de telles clés de voûte de la mise en oeuvre de la formation continue, il est alors urgent de rendre ces réseaux accessibles et transparents à l’ensemble des personnels de l’éducation nationale. En effet, ce n’est pas un secret que très peu d’écoles bénéficient des moyens financiers et de formation alloués aux réseaux ECLORE. L’administration doit donc en premier lieu démocratiser l’accès aux moyens de ces réseaux avant d’envisager d’en faire le principal opérateur de la formation continue.

Il est à noter que les organisations syndicales ne sont associées qu’au niveau du CAFPEN et ne participent pas aux 3 groupes de pilotage de la DAFPEN (Pilotage académique de la Formation initiale, gestion et suivi de la mise en oeuvre de la formation continue, pilotage de la formation de formateur).
Il s’agit pour nous d’un mauvais signal car si le CAFPEN est le lieu pour “parler de la philosophie du projet” comme l’a exposé la Rectrice, nous revendiquons notre place d’organisation représentative des personnels dans des instances opérationnelles traitant par exemple, des moyens alloués. Après échanges avec le Secrétaire Général, il est acté que la mise en œuvre de la Formation reste une prérogative du CTA avec création de groupes de travail sur “des sujets idoines” et des CT départementaux pour la mobilisation des moyens.

Orientations stratégiques 2020-2022 : Quand tout est prioritaire… rien ne l’est vraiment !

Le ministère a défini une liste de 33 priorités nationales, parmi lesquelles l’académie a ciblé certaines thématiques : la laïcité, le numérique, le collectif, l’ambition (accompagner les enseignants à la certification professionnelle), l’accompagnement, le parcours de professionnalisation (comment je me construis un parcours professionnel)…
Pour la FSU/CGT Educ’Action, afficher le numérique comme objet de formation en tant que tel est un problème. Cela génère des incompréhensions avec les collectivités et la profession sur la place que doit tenir le numérique dans l’éducation. Il serait plutôt opportun de présenter en quoi le numérique est une plus-value pédagogique plutôt que laisser penser que c’est une fin en soi. Il serait alors pertinent de ne pas entrer par le Numérique en lui-même mais bien par la place qu’il doit tenir dans une conception pédagogique et didactique de l’objet à enseigner.

Le Rectorat répartit ces priorités au sein de 4 axes principaux dont le dernier est affiché comme une priorité académique :

  • se situer dans le système éducatif
  • se former et adapter ses pratiques professionnelles
  • être accompagné dans son évolution professionnelle et valoriser ses compétences
  • développer le vivier de personnes ressources et formateurs.

La FSU/CGT Educ’Action rejoint la nécessité de recruter et former plus de formateur-trices dans l’Académie afin de diminuer la charge de travail qui incombe aux collègues en poste comme elle n’a cessé de le porter ces deux dernières années. Cela doit en revanche se faire sur temps de travail, avec remplacement, dans le cadre de la formation continue ambitieuse et non sur du temps libre, en distanciel comme évoqué précédemment.

Présentation du plan académique de formation 2020-2021 : Du nouveau pour les formateur-trices.

Point général sur le PAF

Le PAF est composé de 2788 modules de formation. Sur les 40 000 jours de formation réalisés dans ce cadre,
40% sont par des collègues du 1er degré, 51% par des collègues du 2nd degré et 9% par des collègues ATSS.
Ces actions de formation se répartissent en 3 catégories :

  • Offre désignée par l’employeur (1956 module dont 60% des modules pour le 1er degré)
  • Offre sur candidature individuelle (543 modules dont 45% 2nd degré, 15% ATSS, 40% 1er degré)
  • Offre de formation d’initiatives locales (289 modules dont la majorité prennent place dans les réseaux ECLORE)

Pour la FSU/CGT Educ’Action, ces indicateurs montrent plusieurs éléments qu’il serait urgent de corriger :

  • Les enseignant-es du 1er degré se voient imposer la grande majorité de leurs formations.
  • Les enseignant-es du 1er degré sont exclu-es des formations d’initiative locale car ils ne sont pas associé-es aux réseaux ECLORE.

Un bilan plus exhaustif du PAF 2019-2020 sera présenté au CTA de janvier.

Plan de professionnalisation des formateur-trices

Ensuite, l’administration a présenté son “Plan de professionnalisation d’un vivier de personnes ressources et de formateur-trices”. Lancé en juillet, celui-ci propose un parcours socle préparant à la certification de formateur-trice, mais également accessible aux formateur-trices déjà certifié-es, et un parcours spécialisé autour de 3 thématiques spécifiques.
Parcours socle :
Posture et éthique du formateur
Penser – concevoir – élaborer
Mettre en oeuvre – animer
Accompagner l’individu et le collectif
Observer – analyser – évaluer
Parcours spécialisé :
Renforcer les compétences des personnes ressources sur des thématiques pédagogiques
Renforcer les compétences métier des personnes ressources
Spécialiser les personnes ressources en fonction de missions spécifiques.

Pour la FSU/CGT Educ’Action la création d’un plan de formation de formateur-trices est positive: cela répond à des attentes des collègues et à des besoins de terrain évidents. Cependant, les intitulés des différents parcours méritent d’être explicités : par exemple le choix d’un premier module de formation sur posture et éthique du formateur est selon nous tout à fait discutable. Le premier enjeu est d’abord de former les futurs formateur-trices à l’action de formation. Il faudrait à tout prix éviter le risque d’envoyer le message que les formateurs sont de simples relais institutionnels, dont le rôle serait d’aider à mettre en œuvre les injonctions ministérielles successives.
Il ne faudrait pas non plus enfermer les formateurs uniquement dans le “faire / animer”… La FSU/CGT Educ’Action demande donc à ce qu’ils aient du temps pour participer à des projets de recherche par exemple, pour qu’ils ne soient pas que des « consommateurs » de la recherche.

Suite à cette intervention, le chef de la DAFPEN a précisé qu’il concevait la posture et l’éthique du formateur comme étant à détacher des injonctions ministérielles ; la posture renvoyant à la façon d’être formateur et les compétences attendues. L’éthique quant à elle dépasse la seule loyauté au Ministère.
Concernant la place des formateur-trices dans la recherche, l’administration retient cette idée et échangera avec l’ INSPE la possibilité de mettre en lien des parcours spécifique avec la recherche (Laboratoires et CARDIE).
Un premier groupe de 70 collègues a intégré ces parcours en juillet dernier suite à un recrutement à deux niveaux : Soit sur proposition du supérieur hiérarchique, soit par candidature spontanée après avis du N+1.
Pour la FSU/CGT Educ’Action il est nécessaire d’éviter l’entre soi dans le recrutement de formateurs, et il faut donc pour cela communiquer très largement sur ces campagnes de recrutement pour permettre un maximum de candidatures spontanées. Par ailleurs, il faut aussi prendre en compte les contraintes de temps. Des collègues renoncent à aller en formation pour être devant leurs élèves, compte tenu des contraintes qu’ils subissent sur les calendriers. Cela renvoie encore une fois à la question des moyens humains adossés à cette politique de formation.

Réforme de la formation initiale des enseignant-es… toujours aucune réflexion collégiale !

Suite à la présentation du schéma de la formation initiale telle que le Rectorat l’envisage unilatéralement pour la rentrée de septembre, la FSU/CGT Educ’Action, rejointe par les autres organisations syndicales, a réaffirmé la nécessité d’une convocation urgente d’un groupe de travail sur cette réforme. Les décisions actées concernant par exemple l’alternance des étudiant-es génèrent plus de complications qu’elles n’apportent de solutions pour la formation, les écoles et la mobilité des personnels.
Sans nouvelle depuis une semaine de l’organisation de ce groupe de travail académique, la FSU/CGT Educ’Action a réécrit à la Rectrice le 8 décembre pour demander à ce qu’elle tienne rapidement les engagements pris au regard des contraintes de calendrier de la réforme (remontée des maquettes du Master MEEF avant fin janvier 2021).

Questions diverses

Entretien professionnel de fin de stage : quelle date ? quelle mise en œuvre ?

L’administration annonce que les services ne sont pas encore en possession des consignes ministérielles cadrant cet entretien. Suite à l’intervention de la FSU/CGT Educ’Action, le secrétaire général a reconnu la nécessité de rassurer les fonctionnaires stagiaires en demandant à ce qu’un calendrier leur soit communiqué avant les vacances de Noël.
Les informations sur le contenu et le déroulé leur seront communiquées une fois connues et dans un second temps. L’administration précise enfin qu’un temps institutionnel d’information sera organisé en période 3. Il sera l’occasion de présenter cet entretien et la formation ad hoc.

Après plus de trois heures d’échange (contre 1h30 prévues initialement par l’administration), l’administration précise que le CAFPEN se réunira 2 fois par an : 1 réunion début décembre et 1 réunion en mars-avril.

Vos représentant-es FSU/CGT Educ’Action au CAFPEN
M. Coret, C. Fontaine, P. Lacoux, G. Tabourdeau